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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

paru, quel intérêt pouvait pousser M. Heldrick à vous relancer jusqu’ici ?…

Et avec force :

— Non… non… je vous dis, moi, s’il est venu à la Weisse Frau, c’est parce qu’il vous aimait d’un amour profond, violent ! La preuve… c’est qu’il a cherché à se débarrasser de moi !…

Elle le regarda, ne comprenant tout d’abord pas…

— Je vous demande pardon de vous parler ainsi, mademoiselle Fridette, dit-il tout embarrassé, mais vous m’interrogez… il faut bien que je vous réponde…

Fridette aussi devint toute rouge et balbutia :

— Alors, c’est à cause de moi que ce misérable aurait tenté de vous assassiner ?

— … J’en ai la conviction. Quand il m’a rencontré au chalet, son désappointement a été profond… je m’en suis aperçu… Sans doute, sa jalousie a-t-elle pris ombrage de ma présence…

Elle lui prit la main en murmurant :

— Vous me voyez désespérée.

Il la regarda longuement, comme s’il eût hésité à parler, puis, enfin, d’une voix qui tremblait un peu :

— Vraiment, Fridette, regrettez-vous autant que cela que ce misérable ait pu être jaloux de moi ?…

Elle détourna la tête et garda le silence.

Alors il comprit qu’il ne pouvait se taire davantage et, se penchant vers elle, murmura :

— Si je vous disais que sa jalousie avait raison