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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

— D’ailleurs, vous parlez de la frontière italienne ! Rien ne prouve qu’en cas de conflit entre l’Allemagne et nous l’Italie prendrait partie contre nous…

— D’accord… et je veux croire le contraire : mais savez-vous qu’en Italie même le nombre d’aventuriers prêts à se jeter sur notre frontière au premier signal dépasse plusieurs milliers ?…

— Ce n’est pas avec une poignée d’aventuriers qu’on tente un coup pareil, protesta André…

— À moins que ne vienne à la rescousse une combinaison machiavélique, de la nature de celles que peuvent enfanter des cerveaux allemands…

Et, contraignant le jeune homme à se pencher sur la carte :

— Tenez, voyez-vous là… entre Kandersteg et Brigue, cette ligne qui se relie au tunnel du Simplon… dont le terminus est Domodossola, en Italie ?… C’est celle du tunnel de Lötschberg. Eh bien ! il y a dix-neuf kilomètres de voies ferrées souterraines qui seraient pour les Suisses, en cas d’invasion, d’utilité première pour amener dans le Tessin les corps d’armée indispensables à la défense de leur territoire… Supposez le tunnel détruit et les Suisses contraints à emprunter des chemins muletiers, pour courir barrer le passage à l’envahisseur… Les Allemands, ou leurs alliés les Autrichiens, seront depuis longtemps à Lyon que nos forces commenceront à peine à arriver sur le terrain…

Cette conception d’une attaque allemande sur le