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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

de moi des ennemis invisibles qui se sont juré de m’arracher mon secret…

— Si l’exil assurait votre secret, demanda André, pourquoi revenir ?…

— Parce que les temps sont proches, déclara le vieillard d’une voix prophétique. En cas de guerre, ma place de combat est là-bas, là où, d’un geste, je puis sauvegarder et la Suisse et la France d’une criminelle agression…

Se courbant vers son interlocuteur, au point que ses lèvres effleurèrent son oreille, il ajouta :

— Mais, s’il m’arrivait malheur, je ne veux pas que ce moyen de défense inespérée puisse manquer à ces deux pays que j’aime d’une égale affection !… Il faut qu’à mon défaut un autre que moi puisse déclencher la catastrophe de salut… Et cet autre, j’ai décidé que ce serait vous !

— Moi !

— Vous êtes actif, énergique, courageux !… Eh bien ! ce ne sera pas assez de toute votre activité, de toute votre énergie, de tout votre courage pour triompher de l’esprit malfaisant d’un Mornstein…

— Mornstein ? répéta interrogativement André…

— C’est le nom de l’agent allemand dont j’ai surpris les manœuvres et dont j’ai réussi à déjouer les pièges depuis si longtemps !

» C’est l’adversaire le plus audacieux, le plus redoutable qui soit… Entre lui et moi, c’est un duel à mort…