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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

tion et portèrent les armes, tandis que les officiers, sabres au clair, s’immobilisaient comme à la parade…

Le colonel, lui, dans un geste plein de noblesse, éleva son arme et, lorsque la garde de cuivre atteignit la hauteur de sa bouche, il y colla ses lèvres dévotement, mettant dans cet héroïque baiser, comme en dernier adieu, tout ce que son âme contenait d’amour pour la patrie et d’affection pour les siens…

Et le navire continua de couler, tandis que les clairons envoyaient aux quatre vents leurs sonneries ; l’eau montait et maintenant atteignait leurs jarrets, qu’ils raidissaient dans ce dernier salut à la France…

— Mes enfants, cria tout à coup le commandant qui venait de voir le dernier radeau quitter le bord… Mes enfants, merci ! songez à vous… Adieu, colonel !…

Ce furent ses ultimes paroles !…

Dans une explosion dernière, le bâtiment s’ouvrit en deux et le drapeau sombra dans les flots, encadré de sa garde d’honneur…


CHAPITRE IV

Heures d’angoisse.


Un hasard avait mis à portée de la main d’André Routier, lorsqu’il avait sauté à l’eau, une épave à laquelle il s’était accroché.