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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Les canots, chargés à couler, s’éloignaient à force de rames, ne voulant rien entendre de ses appels…

Comme il avait conservé tout son sang-froid, il ne se fit pas longtemps illusion et se résigna à son sort…

Au surplus, il était impossible que les appels lancés par la T. S. F. n’eussent pas été entendus… Bientôt, des bâtiments accouraient au secours des naufragés…

L’essentiel, pour lui, était de se maintenir à la surface assez longtemps pour que ces navires sauveteurs arrivassent…

L’épave à laquelle instinctivement il s’était accroché était une énorme planche arrachée par l’explosion au bastingage : d’une surface de deux mètres carrés, elle offrait une stabilité suffisante pour que, une fois hissé dessus, il y pût demeurer en équilibre.

Un courant l’entraînait vers l’Ouest, au milieu de l’obscurité redoutable qui enveloppait la mer comme d’un suaire de deuil…

Au ciel, pas une étoile ; autour de lui, le silence sinistre d’une nuit calme où les flots semblaient dormir…

À plusieurs reprises, les mains réunies en forme de conque autour des lèvres, il lança un appel désespéré…

Nulle voix ne lui répondit et bientôt, cédant à la fatigue, il s’endormit…

Combien de temps demeura-t-il ainsi ?

La chaleur d’un soleil brûlant le fit revenir à lui.