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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Autour de lui, les épaves flottaient : à quelque distance, un point noir se mouvait avec lenteur.

Un canot, un radeau… peut-être.

Tout espoir de salut n’était pas perdu…

Réunissant ses forces, il réussit à se dresser debout et, arrachant sa veste, l’agita à bout de bras, tandis que, de toute l’énergie de ses poumons, il envoyait à ses compagnons d’infortune un appel désespéré…

Ses cris sans doute ne parvinrent pas jusque-là, non plus que ses gestes ne furent aperçus…

Une voile fut hissée et le vent entraîna l’embarcation dans la direction opposée.

Alors, désespéré, André Routier se laissa retomber sur son épave et de nouveau s’endormit…

Des heures passèrent, puis il s’éveilla encore…

Le soleil s’abaissait, tout rouge, à l’horizon, et voilà que, soudain, le vent s’éleva, poussant devant lui les flots gonflés, semblables à une troupe immense de monstres marins.

Et, comme si une main invisible eût tiré un rideau devant la lumière du soleil, la nuit se fit, intense, opaque, insondable, pendant que le tonnerre, tout à coup déchaîné, roulait terriblement dans les profondeurs de l’espace…

Cramponné à son épave, le naufragé se donnait l’impression d’un volant qu’une raquette géante eût été vers le ciel, pour le plonger dans le creux des abîmes et le faire remonter ensuite à la crête des vagues…