Page:Le Faure - La mystérieuse aventure de Fridette, 1934.djvu/68

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
68
LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

occasions de contrôle s’offriraient indubitablement nombreuses… et lumineuses…

Comme le départ avait été fixé à l’aube, la soirée fut écourtée et les deux hôtes du chalet, ayant pris congé de Fridette, regagnèrent de bonne heure leur chambre…

Retirée dans la sienne, la jeune fille demeura longtemps à rôder sans raison, allant d’un meuble à l’autre suivie du regard dans son étrange manège par Fellow, qui, assis sur son train de derrière, la regardait, étonné d’un changement si grand dans les habitudes de sa jeune maîtresse…

Celle-ci enfin s’approcha de lui et, s’agenouillant, comme une enfant, devant le molosse, prit entre ses deux mains l’énorme tête de l’animal pour le contraindre à concentrer toute son attention sur ce qu’elle allait lui dire…

Fellow attendait, fixant sur elle ses larges prunelles aux reflets d’or.

— Écoute, mon vieil ami, lui murmura-t-elle d’une voix qui tremblait d’émotion… écoute et retiens bien… J’ai peur… Oui, c’est bête, mais c’est ainsi… J’appréhende cette excursion de demain !… Les accidents sont si vite arrivés en montagne… Je sais bien qu’ils sont deux et qu’à deux il y a moins de danger… Mais, je ne sais pourquoi, j’ai de mauvais pressentiments. Aussi, n’est-ce pas ? tu feras attention… Tu connais la montagne, toi !… Tu sais comment il faut s’y prendre pour reconnaître la crevasse, sous la