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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Quand il avait bu, il demeurait figé dans la même attitude, comme hypnotisé par une vision qui se dressait devant lui et que, de ses bras agités avec violence, il tentait d’écarter…

— Non !… non !… grondait-il d’une voix gutturale… va-t’en !… va-t’en !…

Son masque avait quelque chose d’effrayant à regarder, convulsé, sinistrement éclairé de ses prunelles dans lesquelles lui aient un éclair de folie…

Et Fridette pensa que c’était bien cela : M. Heldrick était foui fou d’alcool !…

Une bave frangeait ses lèvres que contractaient de sourds gémissements.

Elle eut alors comme l’impression qu’il pouvait la voir et, pour se mettra hors de sa portée, elle se redressa d’un bond.

Au bruit, il se leva lourdement ; alors une angoisse affreuse s’empara d’elle : le fou allait monter pour enfoncer sa porte et la tuer peut-être…

Désespérément, elle traîna sur le seuil de sa chambre une table, une commode, des chaises, improvisant en quelques secondes une barricade solide et susceptible d’opposer aux efforts du misérable une résistance suffisante.

Après quoi, obéissant quand même à une invincible curiosité, elle s’agenouilla de nouveau sur le plancher, la face penchée vers l’ouverture.

Son épouvante s’accrut de ce qu’elle vit…

Armé de son fusil, M. Heldrick rôdait le long de la