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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

muraille, comme s’il eût surveillé un ennemi que son instinct lui faisait pressentir à l’extérieur…

Un moment, il s’arrêta contre la porte, le cou tendu en avant, prêtant l’oreille à un bruit que, seul, il entendait, car autour du chalet tout était silencieux.

Soudain, il poussa les verrous intérieurs et amena, comme elle venait de le faire elle-même, un lourd bahut en travers de la porte…

Ainsi barricadé, il se mit à crier d’une voix qui n’avait rien d’humain :

— Va-t’en !… mais va-t’en donc !…

Il s’adressait à quelqu’un du dehors… à quelqu’un qu’il sentait s’efforcer de vouloir forcer l’entrée du chalet : même, à un certain moment, il s’arc-bouta au buffet, pour renforcer la barricade.

Mais, tout à coup, il poussa un cri, bondit jusqu’à une fenêtre, l’ouvrit et poussa le volet qui claqua contre la muraille…

Ensuite, passant par la baie l’extrémité de son fusil, il ajusta longuement et fit feu…

Fridette demeura affolée par ce geste. Que se passait-il donc ? Qui était là ?… Sur qui venait-il de tirer ?…

Une seconde fois, il brûla une cartouche et, de nouveau, l’écho de la détonation roula sinistrement à travers la montagne.

M. Heldrick referma ensuite le volet, puis la fenêtre ; après quoi, il déposa son arme dans un coin et vint s’effondrer devant la table.