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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Là, il se versa une large rasade d’eau-de-vie, qui le laissa un long moment inerte, hébété…

C’est alors que l’idée vint à Fridette d’aller regarder au dehors.

Sur la pointe des pieds, elle gagna la fenêtre de sa chambre, l’ouvrit sans bruit et se pencha dans la nuit ; mais elle eut beau écarquiller les yeux, elle ne vit rien.

Alors, incertaine mais angoissée, elle rejoignit son poste d’observation : M. Heldrick buvait à même la bouteille ; son arme, prête au coup de feu, était allongée sur la table, à portée de sa main…

Puis, elle le vit soudain se renverser sur le dossier de son siège, la tête inclinée sur sa poitrine : il était vaincu par l’alcool.

La jeune fille demeurait là, le regardant, se demandant ce qu’elle allait devenir avec ce fou !…

Et voilà que, tout à coup, elle entendit au dehors un bruit léger… Quelqu’un était là, qui paraissait chercher à entrer dans le chalet, et, tout de suite, la pensée d’André Routier lui vint à l’esprit…

Elle allait se précipiter vers la fenêtre ; mais elle resta immobile, regardant M. Heldrick, dont le buste venait de se redresser et qui faisait de vains efforts pour se mettre sur ses jambes…

Mais ses jarrets, coupés par l’alcool, refusaient de se raidir et, il demeurait là, le cou tendu, la face menaçante, tandis que sa main cherchait à atteindre son fusil…