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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

cet émouvant spectacle. Que tenter pour arracher ce misérable au sort qui l’attendait ?…

Peut-être en se hâtant, serait-il possible d’arriver à temps…

— Courez ! ordonna le sous-officier à deux soldats qui s’élancèrent par le sentier.

Mais la hache voltigeait avec une rage croissante et, tout à coup, il y eut un craquement qui résonna, au milieu du silence, avec l’intensité d’une détonation.

La passerelle, sous le poids de l’homme, se brisa nettement et le fou, tournoyant dans l’espace, passa, avec la rapidité d’une flèche, devant les yeux épouvantés des soldats ; penchés sur le bord du gouffre, ils suivirent durant quelques secondes sa chute vertigineuse dans l’ombre bleue où il s’abîma.

Durant un moment, ils demeurèrent silencieux, impressionnés par ce drame rapide dont ils n’avaient pu être que des spectateurs impuissants.

Puis, sans un mot, ils se remirent en marche, à la suite du chien reparti en avant, le nez collé à la neige…

Depuis un moment assez long, ils marchaient ainsi, lorsque, à ses pieds, soudain, le sous-officier ramassa un objet qu’il avait vu Fellow flairer longuement…

C’était un de ces havresacs de toile qui servent aux excursionnistes à transporter, avec des provisions, quelques vêtements de rechange… Les courroies en étaient rompues et la fermeture brisée.