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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Un peu plus loin, dans la même direction, un piolet gisait sur le sol, puis, plus loin encore, un chapeau de feutre que Fridette reconnut pour celui d’André…

Enfin, enfoui dans la neige tombée au cours de la nuit précédente, le corps d’un homme…

Fellow, qui avait précédé le détachement, lui léchait le visage et les mains, bientôt rejoint par Fridette, anxieuse de savoir.

— C’est lui !… s’exclama-t-elle, c’est lui !… Il vit !…

Les soldats s’efforcèrent de la seconder. Tandis que l’un d’eux, à l’aide de la lame de son couteau, entrouvrait les mâchoires contractées du blessé, le sergent y versait goutte à goutte un peu de rhum.

Ensuite, il se mit à frictionner énergiquement le visage et les mains du malheureux, dont les paupières se soulevèrent enfin.

Il promena autour de lui un regard vitreux, qui se fixa sur Mlle Merlier ; puis, d’une voix éteinte, il murmura :

— Mornstein !…

Et il referma les yeux…

— Mornstein ! répéta à mi-voix Fridette…

Maintenant, lui revenait en mémoire, comme un écho lointain, ce nom, entendu une fois déjà, il y avait plusieurs semaines de cela.

C’était à bord de l’Auvergne, alors que son père frappé par une main inconnue agonisait…

Avant de mourir, François Merlier, lui aussi, avait