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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/113

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINÉ SOUPIR DE CAPTIF — - Pour voler jusqu'à Dieu la colombe a ses ailes. Le génie a sa voix, la rose a son encens ! Pour monter jusqu'à vous, ô belle entre les belles, Moi, je n'ai qu'un regard de mes yeux languissants... — L'hirondelle qui fuit et qui, pour reparaître, S'enfonce dans le bleu profond du firmament, Bien souvent m'a nargué du bord de la fenêtre Où, timide, je viens pour vous voir un moment. Et la pauvre se livre à de troublantes fêtes, Cherchant à me tromper par son bruit passager. ... Mais mon cœur plein de vous sait voler où vous êtes Quand mes yeux dans les airs suivent l'oiseau léger ! Oh! c'est Dieu, n'est-ce pas, c'est un Esprit sans doute Qui fit en moi germer, éclore tour à tour Ce sentiment divin qui charme notre route Humaine, cette fleur au long parfum : l'amour ! Vous souvient-il, ô femme en qui rayonne un ange, De ce jour de mystère où, levant vos beaux yeux, Vous me vîtes sourire?... Oh! j'étais bien étrange, N'est-ce pas ?... Vous qu'un ange aima peut-être aux cieux ! ... Vous sortiez du jardin, vous étiez Marguerite! Vos fleurs s'abandonnaient aux souffles du printemps : —