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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/119

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINÉ II3 LE POÈTE D'ALSACE AU RHIN —*$+— A M. Dallung. Quelqu'un disait au fleuve immense : « O Rhin ! qu'as-tu fait de mes fleurs ? Elles consolaient ma souffrance,, Et je les baignais de mes pleurs. Qu'as-tu fait de ces hirondelles Qui rasaient tes flots et, fidèles, Mêlaient leurs doux battements d'ailes Aux chants que je te répétais ? Qu'as-tu donc pu faire, ô poète! De ta grande lyre inquiète Qui laissait la mienne muette Et qui vibrait quand je chantais? « Le soir, quand mon âme attendrie Semblait s'en aller en sanglots, Qui pleurait mieux sur la patrie, De mes rêves ou de tes flots ? Faut-il donc te rappeler l'heure Où tu semblais me dire : « Pleure, Poète, il n'est rien qui demeure, Hélas! de ce que nous aimons... Notre France est loin, pleure encore! Car il naîtra plus d'une aurore. Avant que le soleil ne dore Ces champs, ces flots bleus et ces monts ! » « Qu'as-tu fait de ta voix, grand fleuve? T'auraient-ils tout pris, maintenant; 1" Volume. — 8° Livr.