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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/129

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POÉSIES DES POÈTES Dl' DAUPHINÉ 123 Tant qu'on reconnaîtra l'empire de Vénus, Lesbie et Lycoris auront des noms connus; Et, partageant l'honneur de sa muse applaudie. Toujours avec Horace on nommera Lydie. (Elle regarde l'horloge à eau. ) L'eau s'écoule. Bientôt Horace doit venir. Quand viendra-t-il ! Jamais l'heure ne va finir. Saturne! abrège donc l'incertitude avide. Et prolonge plutôt le bonheur trop rapide! — Ah! Beroé! j'entends des'pas — c'est lui qui vient. Abaisse les rideaux. — leur ombre me convient. Dans les plis de la pourpre une lumière éteinte Sur les traits adoucis jette sa demi-teinte. ( Elle écoule. ) Ce n'est pas lui. — Déjà faire attendre! inconstant! Il m'attendait jadis, et c'est moi qui l'attend. Beroé. Mais, madame, voyez. L'heure est passée à peine. Lydie. Ah! il la devançait jadis. Excuse vaine! L'excuse n'appartient qu'à des amours lassés. Quand on n'aime plus trop, on n'aime plus assez. — Il ne viendra jamais, te dis-je. — Et que m'importe! S'il venait à présent, je fermerais ma porte. Je ne veux plus le voir. — Tiens, brouille mes cheveux ! Ces anneaux irritants blessent mes doigts nerveux : Arrache-les ! — Arrache en même temps ces gazes! Déchire, brise tout! Eoule aux pieds ces topazes! Oh! je voudrais qu'il vint pour fermer les verrous! — Attends ! c'est lui. (A vec joie. ) C'est lui, lidèle au rendez-vous! (Entre Horace.) François PONSARD, .le Vienne (1814-18(57).