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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/159

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POÉSIES DES POÈTES DU DAUPHINÉ I53 POURQUOI J'AIME MON CHIEN A Noël Loumo. Parce qu'il aime avec moi les croupes sauvages Que ne foula jamais la chaussure Tucker, Les rochers excavés fleuris de saxifrages, Et les sapins sur les pentes, montant dans l'air. . . Parce qu'il a dans l'œil l'immensité des plaines, Qu'il fixe les monts bleus et les horizons d'or, Que sa narine s'ouvre à toutes les haleines Qui par les grands sommets prennent un grand essor. Parce qu'il sait aimer le vert parfum des herbes, L'arome lin des prés dont on coupe les fleurs, Que pour le précipice il a des bonds superbes, Et de superbes soifs pour les sources en pleurs. Et parce qu'attentif au nuage qui passe, Il comprend la folie étrange des sommets, Les drames du soleil, les fièvres de l'espace, Bref, tout ce qu'un bourgeois ne comprendra jamais ! Tain, août 1887. Robert de la SIZERANNE.