Aller au contenu

Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

4 LE SYLPHE Oh! ombre de Marguerite, qui me soutiens dans l'adversité, je t'en prends à témoin. Dis-moi si cet avenir, que l'on m'avait prédit si sombre, parce que — illusions d'un siècle timoré — parce que ma compa gne qui avait librement accepté d'enchaîner sa vie à la mienne, n'avait été jadis qu'une petite fleur ouvrière, dis-moi si cet avenir n'a pas été une réalité pleine d'amour, de tendresse et de paix. III La nuit d'octobre étendait son voile épais sur la blanche campagne. Il faisait froid, très froid! Là-bas, la neige tombait en gros flocons . . . Et moi, simple mortel, je rêvais ! Je rêvais. . . je rêvais toujours ! Je rêvais que mon bonheur était parti par la porte où la mort était entrée ! Le calme, seul, était resté. Ma pauvre Marguerite — ô mortels, saluez! — ma chère Marguerite était allée rejoindre nos deux petits enfants partis pour le royaume des cieux. ... Je rêvais. . . et le réveil fut terrible pour moi, car. . . . . . Par cette nuit d'octobre qui étend son voile épais sur la blanche campagne, il fait froid, très froid! Là-bas, la neige tombe en gros flocons. . . Et je me retrouve seul, tout seul, entre les quatre murs de la petite maison d'où le souvenir de ma Marguerite n'est pas parti... Et ce souvenir, qui m'est si cher, ne partira qu'avec moi. Maintenant. . . ce rêve de nuit d'octobre étend son voile épais sur mon cœur ulcéré. Il fait froid, très froid ! . . . Là-bas, la neige tombe en gros flocons . . . Ici, ma tête en est couverte ! Adrien de la ROCHE.