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Page:Le Sylphe - Poésies des poètes du Dauphiné, tome 1, 1887.djvu/284

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86 LE SYLPHE France : en 1878 — il avait 21 ans — à l'un des concours mensuels organisés par le Parnasse, son sonnet, A la beauté, lui valut le titre de membre d'honneur de cette société; l'année suivante, au grand concours entre les membres d'honneur, il fut proclamé lauréat avec sa poésie Les Jeunes : les membres du Comité étaient, pour ne citer que les principaux, François Coppée, Henri de Bornier, Eugène Manuel, Arsène Houssaye, etc.... En 1 885, les Annales politiques et littéraires ouvrirent un concours sur ce su jet : Eloge d'Alfred de Musset; Francisque Sarcey, rapporteur, lui fit décerner le prix pour deux sonnets, Celui qu'on oublie, qui sont un chef-d'œuvre. Enfin, l'année dernière, son Eloge de Beaumarchais lui a valu — distinction suprême — le prix d'élo quence à l'Académie Française. En finissant, nous répétons que nous ne voulons rien citer, car, pour être juste, il faudrait faire passer le livre en entier. Nous renvoyons donc nos lectrices et nos lecteurs à l'ouvrage lui-même: comme nous, après l'avoir lu, ils le reliront, et bon nombre de pièces resteront gravées dans leur mémoire. -n- L'Interprétation du Dante par Gustave Doré, par Robert de la Sizeranne. (Lyon, imp. Vitte et Pérussel, 1887). C'est une étude sur l'art religieux au XIX' siècle, extraite de la Revue La Controverse et le Contemporain : bien que n'étant pas de notre compétence, ce travail nous a vivement intéressé — et nous avons conclu que l'auteur était non seulement un écrivain de talent, mais aussi un artiste. Qu'on en juge, du reste, par cette page grandiose, où il fait un rapprochement entre Gustave Doré et celui qu'on appelait le Maître : « Nature ardente et inquiète, à la sève surabondante, pressé de produire parce qu'il sentait peut-être ses forces s'épuiser plus vite que son génie, Gustave Doré a été le Victor Hugo du des sin, comme Corot naguère représentait le Lamartine de la pein ture. Incorrect souvent, sublime parfois, original toujours, il voyait tout plus grand que nature, et s'exprimait de même. Mais il réalisait la grandeur de ses conceptions de deux maniè res, par le mouvement et par l'effet. « Je l'ai comparé à Hugo, et, de fait, dans l'histoire de l'Art, il est peu de similitudes pareilles. & Le talent de Doré est tellement hugolien; ses paysages sont si bien ceux que font rêver les vers du poète, ses groupes s'agitent tant avec ce mouvement passionné que Victor Hugo prête à ses