Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui sont de bois et de pierres, d’or et d’argent, ce n’étoit certainement pas pour leur proposer des idoles et des images de pâtes à adorer. Effectivement on ne voit point qu’ils les aïent adoré, ni qu’ils les aïent jamais voulu faire adorer, et quand ils les auroient voulu faire adorer, ce n’auroit été en eux qu’un surcroit de folie et d’extravagance, de défendre absolument le culte des idoles et de vouloir en même tems faire adorer de foibles petites images de pâte ; mais on ne voit point que leur folie soit venue jusques-là en ce point, et il est étonnant, qu’aujourd’hui même que le monde paroit si déniaisé et être revenu de tant d’autres erreurs grossières, il y ait cependant encore des hommes assez fous, pour vouloir se donner la peine de traverser les mers et d’aller au péril de leur vie dans les païs étrangers, sous prétexte de convertir, ou plutôt de pervertir, des peuples à leur fausse Religion. Il est étonnant que nos Missionnaires osent entreprendre de faire connoître à ces peuples étrangers, la vanité des idoles et des Dieux de bois et de pierre, d’or et d’argent, qu’ils adorent, et qu’ils osent en même tems leur proposer des idoles et des Dieux de pâtes et de farine à adorer, et il est étonnant que ces zélés Missionnaires et Ministres d’erreurs aïent pû, et qu’ils puissent encore persuader telles choses à des peuples, qui ont de la Raison, et qu’ils puissent leur faire quitter le culte des idoles d’or et d’argent, pour leur faire adorer de foibles petites images de pâte. Que ceci soit dit en passant.

Pareillement on ne voit point que Jésus-Christ lui-même ait jamais prétendu vouloir se faire adorer dans