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puisqu’il disoit que son Père étoit plus grand que lui, et qu’il ne prétendoit pas faire sa volonté, mais celle de Dieu ; et s’il ne se croïoit pas Dieu, il n’y a point d’aparence, qu’il auroit voulu se faire adorer dans sa personne et par conséquent encore moins dans du pain, ni dans de foibles petites images de pâte. Et ce que confirme d’autant plus cette pensée, c’est qu’il aprouvoit la Loi, qui défend de faire ni d’adorer aucune image. Il dit expressement qu’il étoit venu, non pour détruire cette loi, ni pour la violer, mais pour l’accomplir. Si donc il étoit venu pour l’accomplir, ce n’étoit donc pas pour vouloir introduire des idoles, ni des images de pâte, pour s’y faire adorer, puisque cette loi le défendoit si expressement et si rigoureusement,[1] que ceux, qui adoroient les idoles, ou qui les auroient voulu faire adorer, n’auroient rien moins mérité que la mort. D’ailleurs Jésus-Christ lui-même recommandoit encore aux peuples de faire et d’observer soigneusement ce que leurs Docteurs, les Scribes et les Phariséens leur diroient et leur enseigneroient de faire, conformément à cette loi. Car ils leur enseignoient, conformément à cette Loi, qu’il ne falloit pas adorer des idoles, ni faire aucune image pour les adorer. Et Jésus-Christ lui-même recommandoit aux peuples d’observer fidèlement cette Loi et qu’il falloit même l’observer jusqu’au plus petit trait et jusqu’au plus petit point, disant que[2] celui, qui violeroit un de ses moindres préceptes, seroit le moindre dans le Roïaume des cieux, Jota unum aut unus apex non praeteribit a lege donec omnia fiant.

  1. Deut. 13. 9.
  2. Math. 5. 18.