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Cela étant, il n’y a donc point d’aparence, qu’il auroit voulu lui-même leur faire faire, ce que leur loi et ce que leurs docteurs leur auroient expressément défendu de faire, et par conséquent il n’y a point d’aparence, qu’il ait pensé à vouloir se faire adorer dans des idoles, ni dans des images de pâte ; car ç’auroit été comme s’il leur auroit voulu faire faire, ce qu’il leur auroit d’ailleurs recommandé expressément de ne point faire. C’est à quoi, ce semble, nos idolâtres Christicoles Romains devroient faire un peu plus d’attention qu’ils ne font.

À quoi, si on ajoute qu’il est dit dans les Prophètes, que les idoles seroient quelques jours entièrement détruites et que ce seroit particulièrement à la venue du Messie, que cette prétendue prophétie auroit son accomplissement, il n’y a certainement aucun lieu de penser, que ce Messie auroit voulu multiplier les idoles, au lieu de les abolir. Et il les auroit cependant multiplié, en ajoutant de nouvelles idoles de pâte et de farine aux idoles de bois et de pierre et aux idoles d’or et d’argent, que les hommes adoroient déjà, au lieu qu’il auroit dû les détruire entièrement. Nos docteurs savent bien tout cela, ils voient bien la force et l’évidence de tous ces argumens-là et de tous ces raisonnemens-là : car s’ils ne la voïoient point, ils ne seroient que des ignorans, et s’ils la voïent, ils sont manifestement des prévaricateurs de la Loi, qui tiennent injustement la vérité captive et qui changent la vérité en mensonge : Veritatem in injustitiä detinent…… commutaverunt veritatem Dei in mendacium, comme dit leur S. Paul[1], puisque

  1. Rom. 18. 25.