Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/114

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contre tant de si forts, de si clairs et de si convaincans témoignages de vérité, ils veulent maintenir et soutenir des erreurs et des idolâtries, si contraires à la Loi, qu’ils aprouvent et qu’ils reconnoissent comme avoir été véritablement donnée de Dieu, et qui sont si contraires au bon sens et aux lumières de la droite raison ; car enfin il faut que nos Docteurs reconnoissent la force ou la foiblesse, la certitude ou l’incertitude de cet argument-ci, de tous les Prophètes et de toutes les personnes sages, contre l’idolâtrie des Païens. Voici leur argument et leur raisonnement.

Tous les simulacres et idoles des Païens ne sont que bois, que pierre, or ou argent, et ne sont que des ouvrages faits des mains des hommes ; donc, concluent-ils, ce ne sont point des Dieux. Cet argument-là ou ce raisonnement-là est fort ou il est foible, il conclut certainement vrai ou il ne conclut pas certainement vrai. Pareillement celui-ci : les simulacres ou les idoles des Païens n’ont ni vie, ni sentiment, ni mouvernent, et ne sauroient faire ni bien, ni mal à personne, donc ce ne sont pas des Dieux. Pareillement encore celui-ci : les simulacres ou idoles des Païens ont des yeux et ne voïent point, ils ont des oreilles et n’entendent point, une bouche et ne sauroient parler, des mains et ne sauroient rien faire, des piés et ne sauroient marcher, donc ce ne sont point des Dieux. Ces argumens-là, dis-je et ces raisonnemens-là et tout autre semblable, que l’on pouroit faire sur ce sujet, sont forts ou ils sont foibles, ils concluent vrai, ou ils ne concluent pas vrai ; il faut que nos Deichristicoles reconnoissent l’un ou