Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

traires à la droite Raison et si contraires à la Justice et à l’Équité naturelle et même si contraires au bon et légitime gouvernement des hommes.

Or ces maximes de morale sont entièrement contraires à tout ce que je viens de dire car il est évidemment du droit naturel et il est évidemment de la droite raison, et il est évidemment de la justice et de l’équité naturelle de repousser le mal et de se défendre quand on est injustement attaqué ; il est pareillement du droit naturel, de la droite raison et de la justice et de l’équité naturelle de conserver son corps, sa vie et ses biens, contre ceux qui voudroient nous les ôter injustement. Et comme il est naturel de haïr le mal, il est naturel aussi de haïr ceux qui nous font injustement du mal. Or les susdites maximes de la Morale Chrétienne vont directement contre tous ces droits naturels, et par conséquent elles sont fausses, et c’est erreur de vouloir les enseigner et les faire pratiquer, puisqu’elles sont contraires à tout droit naturel et qu’elles tendent manifestement au renversement de la justice, à l’opression des pauvres et des foibles, et qu’elles sont contraires à ce bon gouvernement des hommes. Il me souvient d’avoir lû quelque part, que ce fut pour une telle raison que Julien l’Empereur, surnommé l’Apostat, quitta la Religion Chrétienne, ne pouvant se persuader qu’une Religion, qui par ses préceptes et maximes de morale tendoit au renversement de la justice et de l’équité naturelle, pût être véritable.

Or ces maximes de la Morale Chrétienne tendent non seulement au renversement de la justice ; mais