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si hauts et si adorables mistères, sans vouloir les comprendre. Mais, comme ce qu’ils apellent Foi, n’est véritablement qu’un principe d’erreurs, d’illusions et d’impostures, comme je l’ai ci-devant démontré ; lorsqu’ils nous disent, qu’il faut se soumettre pieusement et aveuglement à tout ce que leur Foi leur enseigne et les oblige de croire, c’est comme s’ils disoient, qu’il faut pieusement et aveuglement croire et recevoir toutes sortes d’erreurs, d’illusions et d’impostures, par un principe même d’erreurs, d’illusions et d’impostures.

Voici, comme un de nos fameux Deïchristicoles Romains parle de cette aveugle soumission à leur Foi, à l’occassion de ce pretendu mistère de leur Dieu en trois personnes : » Rien ici d’humain, di-il,[1] rien de charnel, que la raison soit captive sous le joug de la Foi, pour adorer des mistères, qu’elle ne peut comprendre. Un Dieu, dit-il, qui est la même chose que son Fils, et qui n’est pas la même personne. Un Fils qui réside dans son Père et un Père dans son Fils et qui sont distingués réellement l’un de l’autre ; un Fils qui reçoit tout et l’être même de son Père, sans indigence, sans dépendance et sans postériorité, un Père qui donne et communique tout ce qu’il est à son Fils, sans lui donner commencement, sans rien perdre de ce qu’il donne à son Fils coéternel, consubstantiel et opérant avec lui par la même Toute-puissance ; ce sont, dit-il, des vérités ou la raison se perd.

  1. Quesnel sur St. Jean. Chap. 14. 10.