Page:Le Testament de Jean Meslier - Tome 2, 1864.pdf/73

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pour héritage ; bienheureux sont ceux qui pleurent, car ils seront consolés ; bienheureux sont ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés ; bienheureux sont les miséricordieux, car ils recevront la miséricorde ; bienheureux sont ceux, qui ont le coeur pur, parce qu’ils verront Dieu ; bienheureux sont les pacifiques, car ils seront apellés les enfans de Dieu ; bienheureux sont ceux, qui souffrent persécution pour la justice, car le Roïaume du Ciel est à eux. Vous serez bienheureux, leur disoit-il, lorsqu’à mon sujèt on vous aura fait des affronts, qu’on vous aura persécuté et que l’on aura dit faussement toute sorte de mal contre vous ;[1] vous devez vous en réjouir et en être ravis de joie, leur dit-il, parce qu’une grande recompense vous attend dans le ciel. Gaudete et exultate quoniam merces vestra copiosa est in coelis. Il n’y a point d’imposteurs, ni de fanatiques, qui n’en pouroient dire et promettre autant à leurs disciples. Voici encore comme il prêchoit. En vérité, en vérité, disoit-il, aux troupes qui le suivoient, je vous dis que si un grain de froment, qui tombe en terre, ne meurt, il demeure tout seul et ne fait aucun fruit, mais étant mort il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime son âme[2], disoit-il, la perdra ; mais celui qui hait son âme en ce monde-ci la conservera pour la vie éternelle. Que celui qui me sert, me suive, disoit-il, car il faut que celui qui me sert, soit avec moi, et celui qui me sert, mon Père l’élevera en honneur. Mais voici, disoit-il en même tems, que

  1. Matth. 5. 12.
  2. Joan. 12. 24