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Page:Le conseiller des femmes, 1 - 1833.pdf/12

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révoquer en doute, c’est que ces moyens existent. Comment en effet M. Aimé Paris pourrait-il reproduire, par ordre, après un examen rapide, les différentes phrases qui lui sont envoyées sur bulletins, de tous les points de la salle, s’il n’avait de vers lui un moyen inconnu, un levier puissant ? Sans doute on doit faire la part des facultés de M. Paris, et du développement qu’il a pu donner aux organes de sa mémoire en les occupant toujours, mais cela ne suffit pas. M. Paris a des moyens naturels et des moyens acquis, l’emploi qu’il tire de ces derniers constitue toute sa mnémotechnie. Ce sont des agens secrets qui, mis en action, donnent à la mémoire souvenir du passé et le font revivre pour elle. On nie ces agens, mais d’abord nier ce n’est pas prouver, et parce que certains nieront la lumière, ce sera-t-il une raison de croire qu’il fait nuit ?

Marchant dans une voie avant eux inconnue, les novateurs ont toujours eu le tort, bien grand, de n’être pas compris de tout le monde, est-ce leur faute ? Le progrès répondra pour nous. Seulement, il nous semble que les intelligences étant inégales, la même limite ne peut leur être assignée non plus que la même place. Galilée et Colomb ont-ils été d’abord compris, et devrions-nous au premier d’avoir apprécié le mouvement de la terre, au second d’avoir découvert un monde tout entier, si quelques esprits avancés n’eussent eu foi à leurs inspirations.

Il fut un temps où nul n’était prophète dans son pays et chacun sait que Papin et Fultou ne purent trouver à faire dans la France, leur patrie, l’application de leurs ingénieuses découvertes, les bateaux à vapeur et le gaz hydrogène. En serait-il encore de la même manière ? Nous ne le pensons pas ; d’ailleurs, et pour re-