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pour gage de ses sermens, le chevalier invoquait son nom, nul ne le soupçonnait capable de félonie. Ce temps n’est plus, et depuis sa déchéance, bien des progrès ont été inscrits sur le livre des nations… Les hommes ont marché, mais seuls, et il y a eu dans l’humanité diversité de sentimens et de pensées… Est-ce ainsi que Dieu veut l’harmonie des sexes ? Nous ne le pensons pas… La vie est une route qu’il faut faire à deux, et pour la trouver douce il faut, d’abord, s’entraider, se comprendre.

Pour cela, il est donc rigoureux que, sans changer sa nature et ses mœurs, la femme s’occupe, plus qu’elle ne l’a fait, des intérêts de tous et de chacun. Sévère, en ce qui la concerne, qu’elle puisse, épouse, mère, amie prêcher d’exemple et persuader bien plus qu’imposer.

Pour nous, en toutes circonstances, nous signalerons dans l’intérêt de la morale, ce qui nous semblera utile, désirant surtout que la femme puisse progresser assez, pour pouvoir, dans les diverses circonstances de la vie, prendre sa raison pour guide de ses actions. Nous ne voulons pas qu’elle dépouille le caractère de douceur et de bienveillance, sans lequel elle cesse d’intéresser et de plaire, mais plutôt qu’elle tourne à son profit, les avantages que Dieu lui a donnés, et que sans cesser d’être femme, elle propose un but utile à ses moindres actions, et cherche, avec nous, le grand remède aux grands maux de l’humanité. Tel est notre vœu ; telle sera la direction dans laquelle nous marcherons maintenant et toujours !

Eugénie Niboyet.