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DES TRENCAVELS.

Le légat dit à Montfort : « Je vous remets, au nom de l’Église, comme otage et prisonnier, le vicomte de Carcassonne, et vous en serez responsable envers nous jusqu’à ce qu’il en soit autrement ordonné. »

Montfort quitta aussitôt l’assemblée pour exécuter l’ordre du légat, qui dit ensuite à Alfar : « Retirez-vous, chevalier, et priez le Seigneur d’éclairer votre conscience ignorante et passionnée. Craignez que ces mouvemens de colère ne soient les premiers indices d’un levain de corruption propre à vous induire à l’hérésie, et à vous séparer de la communion des fidèles. »

Alfar allait répliquer, mais il se vit entouré par les barons qui cherchaient à le calmer et l’entraînèrent avec eux hors de la tente du légat(10). Lorsqu’il fut revenu à celle du comte de Toulouse, Trencavel n’y était déjà plus, et se trouvait au pouvoir de Montfort.

« Qu’est-il donc arrivé, » dit Raymond à son gendre, « et quelle est cette nouvelle scélératesse ? » — « Mon prince et