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LE DERNIER

« Si ton père, » lui répondit Hilaire, » si le sage Raimbaud était avec nous, il serait notre chef et notre organe. Sa voix persuasive ferait tomber des mains de ces furieux les armes et les torches dont ils menacent nos frères : mais tu nous accompagneras ; ton nom et ta jeunesse serviront notre cause, et fléchiront la colère des routiers. »

« Ce n’est pas seulement par des prières, » reprit Adon, « qu’il faut les attaquer ; notre devoir est de défendre nos foyers au prix de notre sang. Les routiers se sont armés pour soutenir des doctrines que nous approuvons ; mais il ne faut pas qu’au nom de ces doctrines ils puissent impunément porter le fer et la flamme dans nos villages et nous contraindre à verser le sang de nos frères. Armons-nous, présentons-nous aux routiers comme des auxiliaires, s’ils veulent combattre pour la cause de Dieu contre les ennemis de notre prince : mais ne souffrons pas que la loi de charité soit violée envers nos parens et nos concitoyens,