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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/108

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les mille nuits et une nuit

tournoyantes viendraient à ton secours ! En effet, ces îles Wak-Wak, mon fils, sont des îles habitées par des amazones vierges, et où règne précisément le roi-des-rois du Gennistân, père de ton épouse Splendeur. Et tu es, ici, séparé de ces îles-là, où personne n’est jamais allé et d’où personne n’est revenu, par sept vastes mers, sept vallées sans fond et sept montagnes sans sommet. Et elles sont situées aux confins extrêmes de la terre, au delà desquels il n’y a plus rien de connu ! Aussi je ne crois pas que tu puisses arriver, par n’importe quel moyen, à franchir les obstacles divers qui t’en séparent. Et je pense que pour toi le plus sage parti à prendre est encore de t’en retourner chez toi, ou de rester ici avec tes sœurs, qui sont charmantes ! Mais quant aux îles Wak-Wak, n’y pense plus ! »

À ces paroles du cheikh Abd Al-Kaddous, Hassân devint jaune comme le safran, poussa un grand cri et tomba évanoui. Et les princesses ne purent retenir leurs sanglots ; et la plus jeune déchira ses vêtements et se meurtrit le visage ; et toutes ensemble se mirent à gémir et à se lamenter autour de Hassân. Et, une fois qu’il eut repris connaissance, il ne sut que pleurer, la tête dans les genoux de Bouton-de-Rose. Et le vieillard finit par être ému de ce spectacle, et, compatissant à toute cette douleur, il se tourna vers les princesses qui ululaient lamentablement, et leur dit d’un ton bourru : « Taisez-vous ! » Et les princesses arrêtèrent soudain dans leur gosier les cris qui en sortaient, et attendirent avec anxiété ce qu’allait dire leur oncle. Et le cheikh Abd Al-Kaddous appuya sa main sur l’épaule de