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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/138

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les mille nuits et une nuit


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT NEUVlÈME NUIT

Elle dit :

« … parle ! Me voici attentive à t’écouter ! » La vieille Mère-des-Lances répondit : « Ô reine du siècle et du temps, ô ma fille, je viens chez toi pour t’annoncer un événement extraordinaire qui, je l’espère, te sera une distraction et un amusement. Sache, en effet, que j’ai trouvé, échoué sur le rivage de notre île, un jeune homme d’une beauté merveilleuse qui pleurait avec amertume. Et comme je l’interrogeais sur son état, il me répondit que sa destinée l’avait jeté sur nos côtes, alors qu’il était à la recherche de son épouse ! Et comme je le priais de me dire qui était son épouse, il me fit d’elle une description qui m’a jetée dans un grand émoi à ton sujet et au sujet des autres princesses, tes sœurs ! Et je dois également te révéler, ô ma reine, pour dire toute la vérité, que jamais mes yeux n’ont vu, chez les genn et les éfrits, un adolescent aussi beau que celui-là ! »

Lorsque la princesse Nour Al-Houda eut entendu ces paroles de la vieille, elle entra dans une colère terrible et cria à la vieille amazone : « Ô vieille de malédiction, ô fille des mille cornards de l’infamie, comment as-tu fait pour introduire un mâle au milieu de nos vierges, dans nos domaines ? Ah ! race