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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/140

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les mille nuits et une nuit

pliment en vers à la princesse. Alors elle se tourna vers la vieille et lui fit un signe qui signifiait : « Interroge-le ! » Et la vieille dit à Hassân : « Notre puissante reine te rend le salam et te demande, afin que tu lui répondes : « Quel est ton nom, quel est ton pays d’origine, quel est le nom de ton épouse et quel est le nom de tes enfants ? » Et Hassân, aidé par la destinée, répondit, en se tournant vers la princesse : « Reine de l’univers, souveraine du siècle et du temps, ô l’unique de l’époque et des âges, pour ce qui est de mon misérable nom, je m’appelle Hassân le rempli de tribulations, le natif de la ville de Bassra, dans l’Irak. Mais pour ce qui est de mon épouse, je ne connais pas son nom ! Quant à mes enfants, l’un s’appelle Nasser et l’autre Manssour ! » La reine lui demanda, par l’entremise de la vieille : « Et pourquoi ton épouse t’a-t-elle quitté ? » Il dit : « Par Allah, je ne le sais pas ! Mais ce doit être malgré elle ! » Elle lui demanda : « D’où est-elle partie ? Et par quel moyen ? » Il dit : « Elle est partie de Baghdad, du palais même du khalifat Haroun Al-Rachid, émir des Croyants ! Et elle n’a eu, pour cela, qu’à se vêtir de son manteau de plumes et à s’élever dans les airs ! » Elle demanda : « Et n’a-t-elle rien dit, en partant ? » Il répondit : « Elle a dit à ma mère : « Si ton fils, torturé par la douleur de mon absence, veut jamais me retrouver, il n’aura qu’à venir me chercher dans les îles Wak-Wak ! Et maintenant adieu, ô mère de Hassân ! Certes ! de partir ainsi je m’afflige beaucoup, et je m’attriste en mon âme, car les jours de la séparation déchireront son cœur, et noirciront votre vie ; mais, hélas ! je n’y puis rien !