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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/157

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les aventures de hassân al-bassri
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pendant que les fillettes couraient pour attraper le caillou, Hassân mit le bonnet sur sa tête, pour l’essayer, et l’y laissa. Or, au bout de quelques instants les petites filles revinrent, et, celle qui avait attrapé le caillou, criait : « Où es-tu, ô homme ? C’est moi qui ai gagné ! » Et elle arriva jusqu’à l’endroit où se tenait Hassân, et se mit à regarder de tous les côtés, sans voir Hassân. Et sa sœur également regardait autour d’elle dans toutes les directions, mais ne voyait pas Hassân. Et Hassân se demandait : « Elles ne sont pourtant pas aveugles, ces petites amazones ! Comment se fait-il alors qu’elles ne me voient pas ? » Et il leur cria : « Je suis là ! Arrivez donc ! » Et les petites filles regardèrent dans la direction d’où partait la voix, mais elles ne virent pas Hassân ; et elles eurent peur, et se mirent à pleurer. Et Hassân s’approcha d’elles et les toucha à l’épaule et leur dit : « Me voici ! Pourquoi pleurez-vous, mes petites ? » Et les fillettes levèrent la tête, mais ne virent pas Hassân. Et elles furent alors si terrifiées, qu’elles se mirent à courir de toutes leurs forces, en jetant de grands cris, comme si elles étaient poursuivies par quelque genni de la mauvaise espèce. Et Hassân alors se dit : « Il n’y a plus de doute ! Ce bonnet est enchanté ! Et son enchantement consiste à rendre invisible celui qui le porte sur la tête ! » Et il se mit à danser de joie, en se disant : « C’est Allah qui me l’envoie ! Car je vais pouvoir, ce bonnet sur la tête, courir revoir mon épouse, sans être vu par personne ! » Et il retourna aussitôt à la ville, et, pour mieux expérimenter les vertus de ce bonnet, il voulut en essayer l’effet