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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/158

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les mille nuits et une nuit

devant la vieille amazone. Et il la chercha partout, et finit par la trouver dans une des chambres du palais, enchaînée, par ordre de la princesse, à un anneau enfoncé dans le mur. Alors, pour s’assurer si réellement il était invisible, il s’approcha d’une étagère sur laquelle étaient rangés des vases de porcelaine, et il fit tomber par terre le plus gros vase qui alla se briser aux pieds de la vieille. Et elle poussa alors un cri d’épouvante, croyant à quelque tour que lui jouait un des mauvais éfrits dévoués aux ordres de Nour Al-Houda. Et elle se mit en devoir de prononcer les formules conjuratoires, et dit : « Ô éfrit, je t’ordonne, par le nom gravé sur le sceau de Soleïmân, de me dire ton nom ! » Et Hassân répondit : « Je ne suis point un éfrit, mais ton protégé Hassân Al-Bassri ! Et je viens te délivrer ! » Et en disant ces mots, il ôta son bonnet magique et se fit voir et reconnaître ! Et la vieille s’écria : « Ah ! malheur à toi, infortuné Hassân ! ne sais-tu donc que la reine a déjà regretté de ne t’avoir pas fait donner la mort sous ses yeux, et qu’elle a envoyé ses esclaves de toutes parts à ta poursuite, en promettant un quintal d’or comme récompense à celui qui te rapporterait à elle, mort ou vivant ! Ne perds donc pas un instant, et sauve ta tête par la fuite ! » Puis elle mit Hassân au courant des supplices terribles que la reine préparait pour faire mourir sa sœur, avec l’assentiment du roi des genn. Mais Hassân répondit : « Allah la sauvera et nous sauvera tous d’entre les mains de cette cruelle princesse ! Regarde ce bonnet ! Il est enchanté ! Et c’est grâce à lui que je puis partout marcher invisible ! » Et la