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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/160

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les mille nuits et une nuit

liens, et la fit tout doucement revenir à elle, et la prit sur ses genoux en lui faisant de l’air avec la main. Et elle ouvrit les yeux, et, des larmes sur les joues, elle lui demanda : « Es-tu descendu du ciel, ou sorti du sein de la terre ? Ô mon époux, hélas ! hélas ! que pouvons-nous contre le destin ? Ce qui est écrit doit courir ! Hâte-toi donc, avant d’être découvert, de laisser ma destinée suivre sa voie, et retourne-t’en par où tu es venu, pour ne point me causer la douleur de te voir, toi aussi, victime de la cruauté de ma sœur ! « Mais Hassân répondit : « Ô bien-aimée, ô lumière de mes yeux, je suis venu pour te délivrer et t’emmener avec moi à Baghdad, loin de ce pays cruel ! » Mais elle s’écria : « Ah ! Hassân, quelle imprudence encore vas-tu commettre ? De grâce ! retire-toi, et n’ajoute pas encore à mes souffrances par les tiennes ! » Mais Hassân répondit : « Ô Splendeur, mon âme, sache que je ne sortirai de ce palais qu’avec toi et avec notre protectrice, la bonne tante que voici. Et si tu me demandes quel moyen je compte employer, je te montrerai ce bonnet…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT QUINZIÈME NUIT

Elle dit :