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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/161

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les aventures de hassân al-bassri
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« … El si tu me demandes quel moyen je compte employer, je te montrerai ce bonnet ! » Et Hassân lui fit voir le bonnet enchanté, l’essaya devant elle, en disparaissant soudain dès qu’il l’eut mis sur la tête, puis lui raconta comment Allah l’avait jeté sur son chemin pour être la cause de leur délivrance ! Et Splendeur, les joues couvertes de larmes de joie et de repentir, dit à Hassân : « Ah ! tous les maux dont nous avons souffert viennent de ma faute à moi qui ai quitté notre demeure de Baghdad sans ta permission. Ô mon maître bien-aimé, épargne-moi, de grâce ! les reproches que je mérite, car je vois bien maintenant qu’une femme doit apprendre le prix de son époux ! Et pardonne-moi ma faute, dont j’implore la rémission devant Allah et devant toi ! Et excuse-moi un peu, vu que mon âme n’a pas su résister à l’émoi qui l’a remplie en revoyant le manteau de plumes ! » Et Hassân répondit : « Par Allah, ô Splendeur, c’est moi seul le coupable, moi qui t’avais laissée seule à Baghdad. J’aurais dû t’emmener avec moi chaque fois ! Mais à l’avenir il en sera ainsi, tu peux être tranquille ! » Et, ayant dit ces mois, il la prit sur son dos, prit également la main de la vieille, et se couvrit la tête du bonnet. Et ils devinrent invisibles tous les trois. Et ils sortirent du palais, et se dirigèrent en toute hâte vers la septième île, où étaient cachés leurs deux petits enfants, Nasser et Manssour.

Alors Hassân, bien qu’il fût à la limite de l’émotion de revoir ses deux enfants sains et saufs, ne voulut point perdre le temps en effusions de tendresse ; et il confia les deux petits à la vieille, qui