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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/169

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le diwan des gens hilares… (les deux drôles)
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temps que les fleurs naîtront sur les palmiers ! » Et il ne cessa de courir et de voyager qu’en arrivant dans le pays de l’Inde. Et il vécut avec amertume dans l’exil jusqu’à sa mort. Que sur lui soient la miséricorde d’Allah et sa pitié !


— Puis Schahrazade, cette nuit-là, dit encore :


LES DEUX DRÔLES


Il m’est revenu également, ô Roi fortuné, qu’il y avait autrefois dans la ville de Damas, en Syrie, un homme réputé pour ses bons tours, ses drôleries et ses indélicatesses, et un autre au Caire, non moins fameux pour les mêmes qualités. Or le farceur de Damas, qui avait souvent entendu parler de son semblable du Caire, souhaitait fort le connaître, d’autant plus que ses clients habituels lui disaient sans cesse : « Il n’y a pas de doute ! l’Égyptien est certainement bien plus malin, plus intelligent, mieux doué et plus drôle que toi ! Et sa société est bien plus amusante que la tienne ! D’ailleurs, si tu ne veux pas nous croire, tu n’as qu’à aller le voir à l’œuvre, au Caire, et tu constateras sa supériorité ! » Et ils firent si bien que l’homme se dit : « Par Allah ! je vois