Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/170

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
166
les mille nuits et une nuit

qu’il ne me reste plus qu’à aller au Caire voir de mon œil ce que l’on dit à son sujet ! » Et il fit ses paquets et quitta Damas, sa ville, et partit pour le Caire où il arriva, avec l’assentiment d’Allah, en bonne santé. Et il s’informa, sans tarder, de la demeure de son rival, et alla lui rendre visite. Et il fut reçu avec tous les égards d’une large hospitalité, et honoré et hébergé, après les souhaits de bienvenue les plus cordiaux. Puis tous deux se mirent à se raconter mutuellement les affaires importantes du monde, et passèrent la nuit à s’entretenir agréablement.

Or, le lendemain, l’homme de Damas dit à l’homme du Caire : « Par Allah, ô compagnon, moi, je ne suis venu de Damas au Caire que pour juger avec mon œil des bons tours et des farces que tu joues sans cesse par la ville ! Et je voudrais ne retourner dans mon pays qu’enrichi d’instruction ! Voudrais-tu donc me rendre témoin de ce que je souhaite si ardemment voir ? « L’autre dit : « Par Allah ! ô compagnon, ceux qui l’ont parlé de moi t’ont sans doute trompé ! Moi, c’est à peine si je sais différencier ma main gauche d’avec ma main droite ! Comment donc saurais-je instruire dans la délicatesse et l’esprit un noble Damasquin comme toi ? Mais puisqu’il est de mon devoir d’hôte de te faire voir les belles choses de notre ville, sortons nous promener ! »

Il sortit donc avec lui et l’emmena, avant tout, voir la mosquée d’Al-Azhar, afin qu’il pût raconter aux habitants de Damas les merveilles de l’instruction et de la science. Et, en route, passant près des