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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/276

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les mille nuits et une nuit

Mawassif, dressa l’acte de donation et y fit apposer leur sceau aux deux témoins. Puis il s’en alla.

Alors, Zein Al-Mawassif se tourna vers Anis et lui dit, en riant : « Maintenant, Anis, tu peux t’en aller. Nous ne nous connaissons pas ! » Il dit : « Ô ma souveraine, me laisseras-tu donc partir sans la satisfaction du désir ? » Elle dit : « Je veux bien, Anis, satisfaire ce que tu dis, mais il me reste encore quelque chose à te demander ! Il te faudra m’apporter encore quatre vessies de musc pur, quatre onces d’ambre gris, quatre mille pièces de brocart d’or de la plus belle qualité, et quatre mules harnachées ! » Il dit : « Sur ma tête, ô ma maîtresse ! » Elle demanda : « Comment feras-tu pour me les avoir ? Tu ne possèdes plus rien. » Il dit : « Allah pourvoira ! J’ai des amis qui me prêteront tout l’argent qu’il me faut. » Elle dit : « Alors, hâte-toi de m’apporter ce que je t’ai demandé. » Et Anis, ne doutant point que ses amis ne lui vinssent en aide, sortit pour aller les trouver.

Alors Zein Al-Mawassif dit à l’une de ses suivantes, qui s’appelait Houboub : « Sors derrière lui, ô Houboub, et épie ses démarches. Et lorsque tu auras vu que tous les amis dont il parle auront refusé de lui venir en aide et, sous un prétexte ou sous un autre, l’auront éconduit, tu t’approcheras de lui et tu lui diras : « Ô mon maître Anis, ma maîtresse Zein Al-Mawassif m’envoie vers toi pour te dire qu’elle veut te voir à l’instant ! » Et tu l’emmèneras avec toi, et tu l’introduiras dans la salle de réception. Et alors il arrivera ce qu’il arrivera ! » Et Houboub répondit par l’ouïe et l’obéissance, et se hâta de sortir derrière Anis et de suivre ses démarches.