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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/277

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les amours de zein al-mawassif
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Quant à Zein Al-Mawassif, elle entra dans sa maison et commença par aller au hammam prendre un bain. Et ses suivantes lui donnèrent, après le bain, tous les soins nécessaires à une toilette extraordinaire ; puis elles épilèrent ce qu’elles avaient à épiler, frottèrent ce qu’elles avaient à frotter, parfumèrent ce qu’elles avaient à parfumer, allongèrent ce qu’elles avaient à allonger, et rétrécirent ce qu’elles avaient à rétrécir. Puis elles la vêtirent d’une robe brodée d’or fin, et placèrent sur sa tête une lame d’argent pour soutenir un riche diadème de perles, qui formait par derrière un nœud dont les deux bouts, ornés chacun d’un rubis de la grosseur d’un œuf de pigeon, retombaient sur ses épaules éblouissantes comme le vierge argent. Puis elles achevèrent de natter ses beaux cheveux noirs, parfumés de musc et d’ambre, en vingt-cinq nattes qui lui traînaient jusqu’aux talons. Et lorsqu’elles eurent fini de l’orner, et qu’elle devint semblable à une nouvelle épousée, elles se jetèrent à ses pieds et lui dirent, d’une voix tremblante d’admiration : « Qu’Allah te conserve dans ta splendeur, ô notre maîtresse Zein Al-Mawassif, et éloigne de toi à jamais le regard de l’envieux, et te préserve du mauvais œil ! » Et, pendant qu’elle s’essayait à faire de jolis pas à travers la pièce, elles ne cessèrent de lui adresser, du fond de leur âme, mille et mille compliments.

Sur ces entrefaites, la jeune Houboub revint avec le bel Anis qu’elle avait entraîné, une fois que ses amis l’eurent éconduit en refusant de lui venir en aide. Et elle l’introduisit dans la salle où se trouvait sa maîtresse Zein Al-Mawassif.