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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/287

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les amours de zein al-mawassif
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baissés fort honnêtement ; et il feignait une grande discrétion, et ne regardait que le mari. Et le juif, en lui-même, pensait : « Quel jeune homme excellent ! » Aussi, le repas terminé, il ne manqua pas d’inviter Anis à venir le lendemain lui tenir également compagnie à table. Et Anis revint le lendemain, et le jour suivant ; et chaque fois il se comportait, en tout, avec un tact et une discrétion admirables.

Mais déjà le juif avait été assez frappé d’une chose étrange qui se passait chaque fois qu’Anis se trouvait à la maison. Il y avait, en effet, dans la maison, un oiseau apprivoisé…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin, et se tut discrètement.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT SOIXANTIÈME NUIT

Elle dit :

… Il y avait, en effet, dans la maison, un oiseau apprivoisé qui avait été élevé par le juif et qui reconnaissait et chérissait beaucoup son maître. Mais, pendant l’absence du juif, cet oiseau avait reporté son affection sur Anis et avait pris l’habitude de venir se poser sur sa tête et sur ses épaules et de lui faire mille caresses, si bien que, lorsque son maître, le juif, fut de retour de voyage, il ne voulut plus le reconnaître, le considérant comme un étranger. Et