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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/299

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les amours de zein al-mawassif
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MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT SOIXANTE-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

… Or le patriarche Danis, embrasé d’amour par la beauté et les charmes de Zein Al-Mawassif, ne savait comment s’y prendre pour lui déclarer sa passion. Et la chose était, en effet, bien ardue. Enfin il crut trouver le bon moyen, qui fut d’envoyer à l’adolescente le moine le plus éloquent d’entre les quarante moines du monastère. Et ce moine arriva auprès de l’adolescente, dans l’intention de parler en faveur de son patriarche. Mais, à la vue de cette lune de beauté, il sentit sa langue se lier de mille nœuds dans sa bouche, et, au contraire, son doigt du ventre parler éloquemment sous sa robe, en se soulevant comme une trompe d’éléphant. Et, à cette vue, Zein Al-Mawassif se mit à rire de tout son gosier avec Houboub, Khoutoub, Soukoub et Roukoub. Puis, voyant que le moine, sans parler, restait avec son outil en l’air, elle fit signe à ses suivantes, qui aussitôt se levèrent et le poussèrent hors de la chambre.

Alors le patriarche Danis, voyant que le moine revenait d’un air bien piteux, se dit : « Sans doute, il n’a pas su la persuader ! » Et il dépêcha vers elle un second moine. Et le second moine alla auprès de Zein Al-Mawassif ; mais il lui arriva exactement