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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/35

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les aventures de hassân al-bassri
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trouver ! Mais te voici maintenant entre mes mains, et tu n’échapperas point à mon vouloir ! » Et il releva ses manches, se serra la taille et, s’approchant de Hassân, il le courba en deux, la tête près des genoux, et lui attacha dans cette position les bras avec les jambes, et les mains avec les pieds. Puis il prit un coffre à vêtements, le vida, et mit Hassân dedans, avec tout l’or qui était le produit de son opération d’alchimie. Puis il sortit appeler un portefaix, lui chargea le coffre sur le dos, et le lui fit porter sur le bord de la mer, où se trouvait un navire prêt à mettre à la voile. Et le capitaine, qui n’attendait plus que l’arrivée du Persan, leva l’ancre. Et le navire, poussé par la brise de terre, s’éloigna du rivage à pleines voiles ! Et voilà pour le Persan, ravisseur de Hassân et du coffre où était renfermé Hassân !

Mais pour ce qui est de la mère de Hassân, voici ! Lorsqu’elle se fut aperçu que son fils avait disparu avec le coffre et l’or, et que les vêtements étaient épars à travers la chambre, et que la porte de la maison était restée ouverte, elle comprit que Hassân était désormais perdu pour elle et que l’arrêt du destin était exécuté ! Alors elle s’abandonna au désespoir, et se donna de grands coups au visage, et déchira ses vêtements, et se mit à gémir, à sangloter, à pousser des cris douloureux, et à verser des pleurs, en disant : « Hélas ! ô mon enfant, ah ! Hélas, le fruit vital de mon cœur, ah ! » Et elle passa toute la nuit à courir, affolée, chez tous les voisins pour s’informer de son fils, mais sans résultat. Et les voisines cherchèrent à la consoler, mais elle était inconsolable. Et elle se mit, depuis lors, à passer ses