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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/47

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les aventures de hassân al-bassri
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diaient sur les rameaux du printemps et chantaient les louanges du Créateur ; que les cygnes nageaient glorieusement sur les lacs, et que les paons, dans leurs splendides vêtements incrustés de corail et de pierreries aux couleurs par milliers, étaient semblables aux nouvelles mariées ; que la terre était une terre pure et camphrée, belle de toutes les beautés du Paradis ; et qu’enfin c’était un pays élu par les bénédictions !

« Aussi, ô frère mien, nous ne nous sentîmes guère malheureuses de vivre dans un tel pays, au milieu de ce palais d’or ; et, tout en remerciant le Rétributeur de ses faveurs, nous ne regrettions qu’une chose et c’est de n’avoir, pour nous tenir compagnie, aucun homme dont le visage fût agréable à voir à notre réveil du matin, et dont le cœur fût aimant et bien intentionné. C’est pourquoi, ô Hassân, tu nous vois maintenant si joyeuses de ta venue ! »

Et, après avoir ainsi parlé, la charmante Bouton-de-Rose combla Hassân de prévenances et de cadeaux, comme on se fait entre frères et entre amis, et continua à causer avec lui affectueusement.

Sur ses entrefaites, arrivèrent les cinq autres princesses, sœurs de Bouton-de-Rose et de Grain-de-Myrte ; et, charmées et ravies de voir un si bel adolescent et un frère si délicieux, elles lui firent le plus gracieux et le plus cordial accueil. Et, après les salams et les premières formules et paroles, elles lui firent jurer de rester avec elles durant un long espace de temps. Et Hassân, qui n’y voyait aucun inconvénient…