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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/48

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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT QUATRE-VINGT-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

… Et Hassân, qui n’y voyait aucun inconvénient, le leur jura d’un cœur amical. Et il demeura auprès d’elles, dans ce palais plein de merveilles, et, dès cet instant, devint leur compagnon dans toutes leurs parties de chasse et dans leurs promenades. Et il se réjouissait et se félicitait d’avoir des sœurs si charmantes et si délicieuses ; et elles s’émerveillaient d’avoir un frère si beau et si miraculeux. Et ils passaient leurs journées à folâtrer ensemble dans les jardins et le long des ruisseaux ; et, le soir, ils s’instruisaient mutuellement, Hassân en leur racontant les usages de son pays natal, et les jeunes filles en lui racontant l’histoire des genn, des mareds et des éfrits. Et cette vie agréable le rendait plus beau de jour en jour, et donnait à son visage l’aspect de la lune, tout à fait. Et son amitié fraternelle avec les sept sœurs, surtout avec la jeune Bouton-de-Rose, se consolida à l’égal de la fraternité des enfants nés du même père et de la même mère.

Or, un jour qu’ils étaient tous assis à chanter dans un bosquet, ils aperçurent un grand tourbillon de poussière qui emplissait le ciel et couvrait la