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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/49

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les aventures de hassân al-bassri
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face du soleil ; et il arrivait rapidement de leur côté, avec un bruit de tonnerre. Et les sept princesses, remplies d’effroi, dirent à Hassân : « Oh ! cours vite te cacher dans le pavillon du jardin ! » Et Bouton-de-Rose le prit par la main et alla le cacher dans le pavillon. Et voici que la poussière se dissipa et d’en dessous apparut un corps entier de genn et de mareds ! Or, c’était une escorte qu’envoyait à ses filles le roi du Gennistân, pour les amener chez lui assister à de grandes fêtes qu’il avait l’intention de donner en l’honneur de l’un des rois ses voisins. Et, à cette nouvelle, Bouton-de-Rose courut retrouver Hassân en cachette ; et elle l’embrassa, les larmes aux yeux et la poitrine secouée de hoquets douloureux, et lui apprit son départ et celui de ses sœurs et lui dit : « Mais, ô mon frère bien-aimé, toi tu attendras notre retour dans ce palais, dont tu es le maître absolu ! Et voici les clefs de toutes les chambres ! » Et elle lui remit les clefs, en ajoutant : « Je te supplie seulement, ya Hassân, et te conjure par ton âme chérie, de ne point ouvrir la chambre dont la clef porte comme signe cette turquoise incrustée ! » Et elle lui montra la clef en question. Et Hassân, bien chagriné de son départ et de celui de ses sœurs, l’embrassa en pleurant et lui promit qu’il attendrait, sans bouger, leur retour, et qu’il n’ouvrirait pas la porte dont la clef portait comme signe la turquoise incrustée. Et la jeune fille et ses six sœurs, qui étaient venues en cachette la rejoindre, pour revoir leur frère avant le départ, firent à Hassân des adieux pleins de tendresse, et l’embrassèrent toutes, l’une après l’autre, puis s’en allèrent,