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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/84

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les mille nuits et une nuit

releva aussitôt sur ses quatre jambes et fila dans les airs, plutôt que sur terre, livrant ses membres au vent, et anéantissant, sous ses pas, la distance. Et il ne fut plus qu’un point au loin dans l’espace.

Or, il est, en vérité, sans utilité de dire l’intensité de joie qui accueillit Hassân à son arrivée chez les sept princesses, et surtout le bonheur de Bouton-de-Rose, et comment elles ornèrent le palais de guirlandes de fleurs et l’illuminèrent. Laissons-le plutôt raconter à ses sœurs tout ce qu’il a à leur raconter, surtout la naissance de ses deux fils jumeaux Nasser et Manssour ; laissons-le, en outre, se livrer avec elles à la chasse et aux amusements ; et faites-moi la grâce ô mes honorables et généreux auditeurs qui m’entourez, de revenir avec moi au palais de Hassân, à Baghdad, où nous avons laissé la vieille mère de Hassân et son épouse Splendeur. Accordez-moi cette faveur, ô mes seigneurs à la main ouverte, et vous verrez et vous entendrez ce que vos oreilles honorables et vos yeux admirables n’ont de leur vie jamais ouï, entendu ou soupçonné ! Et que sur vous descendent les bénédictions du Distributeur et les mieux choisies de ses faveurs. Écoutez-moi bien seigneurs !

Donc, ô très illustres, lorsque Hassân fut parti, son épouse Splendeur ne bougea pas et ne quitta pas un instant la mère de Hassân, et cela pendant deux jours. Mais, au matin du troisième jour, elle baisa la main de la vieille dame en lui souhaitant le bonjour, et lui dit : « Ô ma mère, je voudrais bien aller au hammam, depuis le temps que je ne prends plus de bains, à cause de l’allaitement de