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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/92

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les mille nuits et une nuit

Kassem, épouse d’Al-Émir Al-Moumenîn Haroun Al-Rachid, le sixième des descendants d’Al-Abbas, oncle du Prophète (sur Lui la paix d’Allah et ses bénédictions !) Et je viens pour emmener avec moi au palais, auprès de ma maîtresse, la belle adolescente qui habite dans cette demeure ! » À ces paroles, la terrifiée et tremblante mère de Hassân s’écria : « Ô Massrour, nous sommes étrangères ici, et mon fils, l’époux de l’adolescente en question, est absent, en voyage ! Et, avant de partir, il m’a expressément défendu de la laisser sortir de la maison, pas plus avec moi qu’avec toute autre personne, et sous aucun prétexte ! Et j’ai bien peur qu’en la laissant sortir quelque accident ne survienne, à cause de sa beauté, qui obligera mon fils, à son retour, de se donner la mort ! Nous te supplions donc, ô bienfaisant Massrour, d’avoir pitié de notre détresse, et de ne point nous demander quelque chose qu’il est au-dessus de notre volonté et de nos moyens de t’accorder ! » Massrour répondit : « Ne crains donc rien, ma bonne dame ! Sois sûre qu’aucun accident regrettable n’arrivera à la jouvencelle ! Il s’agit simplement que ma maîtresse Sett Zobéida voie cette jeune beauté, pour s’assurer par ses propres yeux si la renommée n’exagère point la portée de ses charmes et de sa splendeur. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que je suis chargé d’un pareil message ; et je puis t’assurer que vous n’aurez, ni l’une ni l’autre, sujet de regretter votre soumission à un tel désir, bien au contraire ! Et, en outre, de même que je vais vous conduire en toute sécurité entre les mains de Sett Zobéida, de même je m’en-