Aller au contenu

Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/104

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
88
LE MÉCANISME DU TOUCHER
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

tation de la diversification des sons, des timbres de sonorité, de l’accentuation, de l’enchaînement des notes. Plus nos mouvements sont conformes aux lois du moindre effort, plus nous arrivons à nous les représenter, ce qui nous permet de faire des études mentales pendant lesquelles nous nous représentons avec la même netteté tous les mouvements que nous réalisons et tous les sons que nous produisons en jouant une œuvre musicale.

Lorsqu’on sera arrivé à reconnaître l’existence de ces influences, l’éducation artistique prendra un caractère scientifique qui mettra celui qui étudie à l’abri des erreurs physiologiques qu’il ne cesse de cultiver par les procédés usuels de travail, Sans erreur de mouvements, pas d’erreur de pensée et pas de sonorité mauvaise. Si l’on ajoute à cette certitude acquise le fait que chacun est à même de contrôler la valeur de ses mouvements par les empreintes qu’il réalise, il faut bien reconnaître que l’art de jouer du piano atteint une précision d’analyse, grâce à laquelle la recherche de la perfection cesse d’être une utopie.

Si cette perfection à atteindre semble des plus complexes, elle est par sa base d’une extrême simplicité. Dans l’exécution de chaque groupe de notes, les poses acoustiques nous permettent de placer le pouce et le cinquième doigt de telle façon que leurs contacts reproduisent le type du croisement des lignes papillaires dans l’attitude de préhension définie par nous fig. 9. Les doigts intermédiaires doivent par la localisation de leurs attaques effectuer le raccord harmonieux