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Page:Le mécanisme du toucher, Marie Jaëll.pdf/144

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les éléments d’un même problème par conséquent, le phénomène musculaire de l’articulation de l’attaque et le phénomène tactile de l’enchaînement des contacts constituent un même perfectionnement. L’existence de ces rapports prouve que tout système d’étude par lequel les deux facteurs principaux du mécanisme, l’immobilité et le mouvement, ne sont pas parallèlement développés doit être forcément stérile.

Donc si tous les phénomènes de l’exécution sont résolus par la correspondance des contacts, nous voyons que cette correspondance elle-même est dépendante du développement des mouvements latéraux des doigts et de l’immobilité de la main. Du reste le développement des mouvements latéraux est aussi indispensable à la localisation des contacts que l’évolution de la pose du pouce et de l’index est indispensable à l’immobilité de la main : on peut même admettre que la localisation des contacts, telle que nous l’avons établie par la première pose acoustique, est irréalisable sans le développement des mouvements latéraux.

Ces mouvements peuvent être exercés avec ou sans adaptation au clavier. C’est là un grand avantage, car, en somme, le clavier n’est pas inventé pour dissocier les doigts, mais pour transmettre des mouvements dissociés, ce qui est très différent.

Pourquoi distingue-t-on un grand artiste aux premières notes qu’il joue ? Plus un artiste est génial, plus il diffère des autres et mieux on le reconnaît à la moindre manifestation. Si les empreintes de ses contacts font recon-